"de l'Ubaye à Mauthausen" par l'association les Claps de l'Ubaye

26 octobre 2023
Événement
Salle polyvalente la Fresquière - Vendredi 10 novembre à 19h - Participation au chapeau - Contact : 06 07 03 79 57
Par l'association les CLAPS - De l'Ubaye à Mauthausen

LE DESTIN TRAGIQUE DE Marcelino, réfugié espagnol

Résumé explicatif autour de la pièce :

Le destin tragique des travailleurs espagnols en Ubaye
A la sortie de La Condamine, on peut lire sur un panneau en bois :
  « Chemin des espagnols » témoignant de travailleurs espagnols ayant séjourné dans notre vallée et travaillé dans les CTE (comité des travailleurs étrangers). Sans doute, empruntaient-ils ce chemin pour construire la route du Parpaillon.
Ce spectacle relate le témoignage de ces espagnols exilés dans notre vallée, afin de ne pas oublier leur mémoire. C’est le cas de Marcelino, qui fuyant la guerre dans leur pays, eut un destin tragique en France.
Quand la guerre civile a éclaté en Espagne, Franquistes et républicains, deux camps ennemis, se sont affrontés dans de terribles combats, entrainant le pays dans une sanglante et longue guerre civile ne laissant d’autres alternatives que l’exil pour les républicains.
Marcelino, ayant ouvert sa porte aux soldats républicains, fut inscrit sur la liste des individus hostiles à la nation. Pour lui et sa famille et pour près de 465 000 espagnols, il restait une seule issue : l’exil que l’on a appelé « la Retirada ».
Des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, de soldats se sont retrouvés sur les routes et les chemins de montagne, emportant leurs maigres affaires dans le froid, la neige, souffrant de faim.  450 000 Espagnols sont arrivés en France. Le pays a été complètement débordé par ce drame humanitaire. C’’e fut l’exode le plus considérable qui se soit jamais produit à une frontière Française.
Le pays tenta d’appréhender les problèmes sanitaires, au cœur d'un hiver particulièrement rude.
La presse s’est emparée du sujet et on pouvait lire dans les journaux des articles hostiles à cet exode
« Il faut mettre en place l’internement administratif de ces étrangers "indésirables", susceptibles de troubler l’ordre public et la sécurité nationale. » C’est un décret de la loi Daladier de 1938 qui met en place les camps de concentration comme on les nomme à l’époque.
Les Espagnols sont les premiers à subir les conséquences de cette politique nouvelle
Le camp d’Argelès-sur-Mer est créé, ce n’est donc pas un lieu pénitentiaire mais un camp de concentration.
Marcelino est dirigé vers ce camp où les conditions sanitaires sont déplorables. Les femmes, les enfants et les personnes âgés sont dirigés vers des centres d’hébergement
Le département des Alpes de haute Provence et en Ubaye, dès le début de février 1939, met en place des centres d’hébergement pour les familles. Quatre centres d’hébergement ont été crées dont un à la Frache dans la commune de Jausiers. Dans l’ensemble, dans la région, ces réfugiés sont très bien accueillis par la population. De comités d’accueil se chargent de mettre en place des collectes. Les maigres archives consacrées à ce sujet laissent supposer un séjour bref de ces familles.
La femme et Les enfants de Marcelino furent envoyés à Mezin dans le lot et Garonne dans un hôtel réquisitionné pour l’occasion que les familles ont surnommé « el Réfugio ».
Pendant ce temps, dès le mois d’avril et pour vider les camps de concentration, le gouvernement décide d’employer les hommes comme main d’œuvre. Les compagnies de travailleurs étrangers, les CTE, sont créées. Ces travailleurs recevaient une petite allocation espérant ainsi pouvoir retrouver leur famille.
C’est ainsi que Marcelino incorpora la 111e compagnie des travailleurs étrangers. Compagnie qui travailla sur la route du Parpaillon jusqu’en janvier 1940.
La lettre de Marcelino du 1er mai en témoigne.
Alors que le secret défense obligea certainement la presse à ne pas mentionner l’arrivée de ses exilés.
Par la suite il changea de camp et fut affecté à Gorzes dans le département de la Moselle. C’est à cette époque, en mai 1940, après 15 mois de séparation, qu’on lui accorda une permission pour voir sa famille.
Le 15 mai 1940 l’armée est en pleine déroute, L’Allemagne envahit la France. Pour contrecarrer l’avancée allemande, l’armée française détruit les ponts sur la Moselle. Les troupes n’ont plus qu’une solution se diriger vers Belfort. Marcelino et quelques compagnons d’infortune prirent un train en direction de Belfort.  Le train fut alors stoppé par les allemands et les occupants furent prisonniers.
Entre le 18 juin et le 27 juin environ 50 000 personnes espagnols, français, artilleurs, vont se retrouver dans un camp sans eau sans nourriture sans hygiène et sous une pluie battante surveillées par les Allemands.
Par la suite, il fut envoyé dans le terrible camp de Mauthausen ou il perdit la vie.
Son histoire et celle de sa famille est relaté par les multiples lettres échangées. Marcelino ne perdit jamais confiance envers la France qui l’avait recueilli, remontant le moral à sa famille, poussant ses enfants à étudier et travailler.
Ses lettres font l’objet d’un spectacle, théâtre et musique, joué par les Claps le 9 novembre à La Condamine et le 10 à Méolans- Revel.

 

Infos pratiques

Mairie de Méolans-Revel

04 92 81 08 69

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